Mesure pour Mesure
Shakespeare
traduction Jean-Michel Déprats
avec Louis Bonnet, Claire Cahen, Tiphanie Devezin, Denis Jousselin, Valéry Plancke, Pitt Simon, Jérôme Varanfrain, Jules Werner
mise en scène – Myriam Muller
costumes et accessoires – Peggy Wurth
musique – Emre Sevindik
lumières – Pedro Moreira
assistant à la mise en scène – Antoine Colla
Sorte de thriller politico-sexuel, Mesure pour Mesure dénonce les excès d’une justice rendue sans humanité.
Avant de quitter la ville pour de mystérieuses raisons, le Duc de Vienne remet tous ses pouvoirs entre les mains du vertueux Angelo – magistrat qui a la réputation d’être d’une exemplaire probité – et le charge de rétablir l’ordre dans les moeurs corrompues du Duché. Celui-ci décide d’appliquer la loi à la lettre, notamment, en condamnant à mort le jeune Claudio qui, pour tout crime, a mis enceinte sa fiancée. Isabelle, la soeur de Claudio, va tenter de plaider la cause de son frère auprès d’Angelo, dont les sens vont chavirer face à la beauté de la jeune novice. Lui, le soi-disant pur, va alors lui proposer un terrible marché : échanger son corps contre la vie de son frère. Mis au courant, Claudio, qui semblait résigné à mourir, s’accroche soudain à cette espérance honteuse…
Pièce osant tisser tragédie et comédie au sein d’une seule et même intrigue, Mesure pour Mesure nous parle, avant tout, du pouvoir et de la façon dont il peut être exercé. Ce texte – longtemps mal aimé – connaît aujourd’hui un vrai retour en grâce auprès des metteurs en scène. Ce n’est pas surprenant : le triptyque de la morale, du pouvoir et du désir qu’il met en scène renvoie un saisissant miroir à notre époque déboussolée, marquée par des excès de puritanisme et de conservatisme, par le repli sur soi et la répression.